Au mois de Février 2015, j’ai eu l’occasion de visiter la Saline Royale d’Arc et Senans, dans la region Franche-Comté. L’ensemble conçu par Claude-Nicolas Ledoux au 18eme siècle fut â l'origine une usine de production de sel, utilisant les sources saumâtres locales pour en extraire cette substance très précieuse.
Le projet a été conçu suivant un plan semi-circulaire ou toutes les fonctions sont hiérarchisées et placées en fonction de leur importance. Il fut conçu a l’origine comme faisant partie d’une ville conçue par Ledoux qui ne fut jamais complétée. Le complexe incorporait des méthodes de production proto-industrielles qui furent mises en place un peu trop tard, la revolution industrielle ayant commencé peu de temps après, ce qui rendit les salines obsolètes des le depart.
La saline ne produisit jamais autant que prévu et fût fermée tout juste 100 ans après sa creation, la concurrence avec le sel de mer, livré par chemin de fer, étant trop forte.
Ledoux néanmoins conçût un ensemble innovant pour son époque, rationalisant la production de sel, incluant des logements pour les ouvriers sur site pour créer une forme de commune autarcique. Le sel étant un denrée très convoitée a l’époque pour la preservation de la nourriture, il était logique de protéger les revenus de la Gabelle de la Ferme Générale en contrôlant l’accès à la saline et en limitant les allées et venues des ouvriers.
A noter, la maison du directeur qui occupe la place centrale de la Saline, comporte des éléments architecturaux qui la distingue du reste, tels que les colonnes a sections carrées et ronde ainsi que l’oculus démesuré au milieu du frontispice, mettent en evidence l’importance de cet edifice par rapport au reste du complexe.
L’heritage de Ledoux reste composé principalement de projets non-construits, la saline étant un des rares complexes qu’il a pu voir bâti. Après la chute de l’ancien regime, Ledoux se concentra sur la conception de villes idéales et de projets spéculatifs, car ayant été un architecte disposant des faveur du roi, il sombra dans l’obscurité, jusqu’a ce qu’il fut redécouvert bien plus tard, au vingtième siècle.